Conseils pour vos plantations

Les arbres fruitiers sont greffés, ils sont composés d’un porte-greffe qui est choisi pour son système racinaire, sur lequel on vient greffer un bourgeon ou un bout de rameau de la variété sélectionnée.

Le porte-greffe permet de s’adapter au type de sol, il a aussi une influence sur la vigueur de l’arbre, la durée de vie de l’arbre et sur la rapidité de mise à fruit.
Le choix du porte-greffe est très important : la taille du jardin, la nature du sol, le type de verger envisagé sont des critères qui permettent de le déterminer.

Les arbres fruitiers vendus sont des scions, ils ont un an de pousse et mesurent 1,20m à 2m selon les variétés. Les arboriculteurs choisissent ce type de plants pour la plantation des vergers. La reprise est bonne car le système racinaire et la partie aérienne sont équilibrés.

Après réception, les arbres doivent être plantés rapidement, les racines ne doivent pas se dessécher. Si les conditions ne sont pas réunies pour votre plantation, vous pouvez faire un simple trou dans votre jardin, y mettre les arbres et recouvrir les racines de terre, pour les stocker en attendant la plantation.

La préparation du sol se fait sur une surface de 1m de diamètre environ. La pelouse est retirée à l’aide d’une houe, ensuite le sol est décompacté à l’aide d’une fourche bêche, puis émietté. Le creusement du trou se fait, si possible, en mettant de côté les différents horizons du sol, disposés en tas sur une bâche posée au sol à proximité directe du trou. La profondeur doit être environ deux fois la hauteur du système racinaire, soit environ 50 cm en tous sens. Le fond du trou est ameubli, les bords également.

Note : si votre sol est lourd et mal drainé, vous pouvez planter sur une butte pour éviter l’asphyxie racinaire.

Si des racines sont abîmées, vous pouvez les couper avec un sécateur affûté et désinfecté. Attention à ne pas trop réduire le système racinaire, surtout les racines de gros diamètres qui contiennent les ressources stockées pour la future saison.

Il est possible de faire un pralin, un mélange d’argile (2/3) et de bouse de vache (1/3), dans lequel on vient plonger les racines, qui apporte humidité et substances de croissance.

Afin que les racines ne s’écrasent pas au fond du trou et conservent leur forme naturelle, on peut réaliser un dôme en terre. Il faut veiller à ce que le point de greffe soit bien situé à 20 cm au dessus du sol. Ensuite on vient reboucher le trou avec de la terre fine, bien émiettée pour qu’elle puisse se glisser entre les racines, en prenant soin de respecter les horizons du sol.

On arrose copieusement pour faire adhérer la terre aux racines. On évitera de tasser avec le pied, surtout en sol lourd et argileux. De même, évitez de reboucher le trou avec des mottes lourdes et collantes.

Si votre sol est pauvre, il est possible d’apporter des matières organiques au moment de la plantation, du fumier ou du compost, disposé en surface et enfoui sur les 10 premiers cm.

Pour finir, on peut pailler le sol, un mètre carré autour du plant, avec de la paille par exemple.

Si vous souhaitez former vos arbres, la taille se pratique directement après la plantation.

Si vous avez peu de connaissances dans la taille, je conseille de laisser l’arbre en port libre, ou du moins de le laisser s’exprimer la première année dans votre sol. L’avantage est que les arbres construisent naturellement une architecture harmonieuse et cela vous évitera des déconvenues. Excepté pour le pêcher, qui lui gagne à être taillé, sans quoi son vieillissement est rapide. Ensuite, on peut intervenir sur l’arcure des branches pour accélérer la mise à fruit. Si vous souhaitez aller plus loin, je conseille des lectures sur la taille et la conduite du verger au paragraphe « Ressources ».

Par ailleurs, il faudra systématiquement tailler les rejets issus du porte-greffe, c’est-à-dire les rejets situés en dessous du point de greffe.

Je ne conseille pas le tuteurage, les porte-greffes utilisés ne le nécessitent pas, sauf si la plantation est exposée à des vents forts.

Si vous avez la visite de gibier, chevreuil, sanglier, il peut être judicieux de protéger vos jeunes arbres avec du grillage à poule par exemple ou des gaines en plastique trouvées dans le commerce, de manière générale on privilégiera des filets à maillage assez lâche et non plaqués sur les troncs ; ou bien par une clôture efficace du terrain.

Les trois premières années minimum, il faudra arroser par temps sec, préférez des arrosages copieux et espacés. Par exemple, un arrosoir de 12L/ semaine si la pluie n’est pas au rendez-vous.

Voici quelques ouvrages et site internet qui m’ont aidé à la rédaction de cette page et à la description des variétés.

  • www.pommiers.com qui répertorie les variétés anciennes et récentes de fruitiers
  • Fruinov, projet de valorisation des variétés d’intérêt régional
  • Catalogue descriptif des fruits adoptés par le Congrès pomologique – Société pomologique de France, 1927
  • Le grand livre des fruits retrouvés, Gilles Liège, Jean-Baptiste Prades, Nicole Prades, 2002, Ed Rustica
  • Encyclopédie des fruitiers sauvages ou méconnus, Helmut Pirc, 2022, Ed Ulmer
  • De la taille à la conduite des arbres fruitiers, Jean-Marie Lespinasse, Evelyne Leterme, 2005, Ed Rouergue
  • La taille des arbres libres, Alain Pontoppidan, 1992, Ed Terre vivante
  • Pommes, Alain Soubre, 2021, Ed Artémis
  • Article « Le cormier ou sorbier domestique », paru dans La garance voyageuse n°135
  • J’apprends à greffer mes arbres fruitiers, Alain Pontoppidan, 2013, Ed Terre vivante